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Enquête – Formation : théorie et pratique

La majorité des internes n’ont pas accès à leur demi-journée de formation personnelle pourtant garantie par la loi.

La semaine des internes est censée se dérouler en dix demi-journées, dont deux sont consacrées à la formation théorique. Une demi-journée doit être organisée par le service d’affectation, elle est généralement consacrée à un « staff » qui donne lieu à des présentations faites par les internes au prix d’un travail sur leurs heures de repos.

Une autre demi-journée de formation est censée être prise par l’interne entre le lundi matin et le samedi matin pour du travail personnel hors du service. C’est un temps consacré à la rédaction de la thèse d’exercice, obligatoire pour valider son internat.

« Après des semaines de 58 heures, les internes doivent prendre sur leur temps de repos pour leurs travaux universitaires –présentations en staff, thèse, etc. »

Résultats toutes spécialités confondues

Nous avons interrogé dans notre questionnaire les internes sur la possibilité de prendre la demi-journée personnelle de formation hors du service. Le résultat est sans appel puisque 51% des répondant·es déclarent ne prendre jamais ou presque jamais cette demi-journée réglementaire.

Les internes de chirurgie: toujours les plus lésés !

Résultats pour les spécialités chirurgicales

Lorsqu’on s’intéresse à la situation des internes de chirurgie, le constat est encore plus marquant puisque ces internes déclarent à 74% ne prendre jamais ou presque jamais leur demi-journée personnelle de formation. Ce constat est cohérent avec les résultats sur le temps passé dans les services par ces jeunes praticien·nes en formation.  

On voit ainsi apparaître une contradiction entre le statut de l’interne qui est celui d’un étudiant de 3e cycle et les faits qui montrent que le temps dédié à la formation théorique n’est pas respecté pour la majorité des internes de médecine et de chirurgie.

Tout le paradoxe de notre situation apparaît au grand jour avec la crise actuelle du Covid-19 : en temps normal les internes sont considérés comme des étudiants alors même qu’ils et elles sont à plein temps à l’hôpital sans disposer de leur temps de formation théorique ; or, en temps de crise, les établissements de santé nous élèvent au rang d’éléments indispensables à la continuité des soins.

Exemple d’extrait de l’attestation délivrée par un CHU aux internes pour leurs déplacements durant le confinement : « L’exercice de ses missions est absolument nécessaire [souligné par le rédacteur] pour garantir la continuité du service public hospitalier dans un contexte d’épidémie lié au COVID-19 engendrant un afflux de patients pris en charge au sein de l’ensemble des hôpitaux de *****. »

Ce que vous pouvez faire:

Soutenez nos revendications en signant la pétition.

Témoignez de vos conditions de travail.

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ISNI

L’InterSyndicale Nationale des Internes représente et rassemble les internes de France métropolitaine et des DROM-COM depuis 1969. L’ISNI représente plus de 12 000 internes, répartis dans les associations et syndicats de subdivisions membres.

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