COMMUNIQUÉ DE PRESSE – Appel à la grève pour le report de la10ème année de Médecine Générale
8 janvier 2025
Les internes en médecine se mobilisent pour une réforme juste et responsable
A l’issue de l’Assemblée Générale Extraordinaire du 6 janvier 2025, l’Intersyndicale Nationale des Internes appelle à la grève le 29 janvier prochain, de tous les internes en médecine de France métropolitaine et d’outre-mer pour demander le report de la mise en place de la 10ᵉ année de Médecine Générale, prévue en novembre 2026.
Cette réforme, qui devait répondre à des enjeux de formation pour l’accès aux soins et la lutte contre la désertification médicale, est aujourd’hui inapplicable dans son état actuel.
Une réforme qui menace la formation et l’accès aux soins
Avec un cadre inexistant :
Deux ans après son adoption, après un passage en force via le 49.3, les décrets d’application nécessaires pour encadrer la réforme n’ont toujours pas été publiés. Les internes et les maîtres de stage universitaires sont dans l’incertitude totale concernant leurs missions, leurs conditions de travail, la responsabilité et les financements alloués.
Avec un manque criant de maîtres de stage universitaires (MSU) :
Les MSU, indispensables pour encadrer les docteurs juniors en ambulatoire, ne sont pas suffisamment nombreux. Sans MSU, la formation ambulatoire promise par cette réforme ne pourra pas être assurée et les stages seront détournés vers l’hôpital ceci allant à l’encontre du projet professionnel de la majorité des internes.
Avec un nombre de locaux insuffisants :
Aujourd’hui, les locaux nécessaires pour accompagner cette réforme sont largement insuffisants. Il en manque pour accueillir les internes en ambulatoire, que ce soit dans les cabinets de ville, les centres de santé ou les structures de proximité. Cette carence logistique freine la mise en place de conditions de formation optimales.
Avec des conséquences sur la médecine de ville et les patients :
La réforme actuelle, faute de maîtres de stage suffisants, ne garantit pas l’installation des internes dans les territoires qui en ont le plus besoin. En 2026, une “année blanche” sans nouveaux médecins généralistes diplômés aggravera cette situation. Sur les 4 000 docteurs juniors prévus pour exercer en ville, seule une partie pourra être formée en cabinet. En éloignant les docteurs juniors de l’exercice ambulatoire, il y aura à terme une augmentation des déserts médicaux et une limitation de l’accès aux soins.
Nos revendications :
- La création d’un statut de docteur junior ambulatoire, applicable à toutes les spécialités pour assurer une transition vers l’exercice ambulatoire.
- Le recrutement et la formation des MSU à la hauteur des besoins.
- Des locaux adaptés pour accueillir les internes en ambulatoire.
- Un report de la réforme à distance de la publication des décrets nécessaires, pour permettre sa préparation dans de bonnes conditions.
Avec l’ISNAR-IMG, nous défendons la qualité de la formation des docteurs juniors et l’accès aux soins pour tous. Mobilisons-nous !